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contre la présente administration provinciale, ni l’assertion d’aucun démérite dans ceux qui vont continuer d’être privés de leur légitime rémunération. Il n’est allégué aucun sujet local de querelle qu’il fût indispensable de régler, avant de procéder aux affaires, au contraire, on déclare ouvertement et sans déguisement, que c’est à des changemens d’une nature politique que l’on vise, et que, jusqu’à ce qu’il soit fait de certains actes, qui ne sont de la compétence d’aucune autorité autre que le parlement impérial, et dans lesquels sont compris des changemens organiques dans la constitution à laquelle l’assemblée elle-même doit son existence, cette chambre ne fera plus d’octroi pécuniaire au gouvernement. Ainsi, les serviteurs publics, qui ne sont point parties dans la dispute, sont condamnés à souffrir comme de simples instrumens, pour extorquer au moyen de leurs souffrances, des concessions qu’il ne dépend nullement de leur volonté de faire ou de ne pas faire.

« Il est à peine nécessaire de remarquer que les objets pour l’obtention desquels on juge expédient de recourir jusqu’à des moyens de cette nature, n’ont jamais été positivement refusés, mais seulement référés à une commission, d’enquête… Mais ce n’est pas assez, on exprime, dans l’adresse, la crainte que cette commission n’aille pas assez vite, et le doute qu’elle puisse agir avec assez de liberté, et l’assemblée déclare avec franchise qu’elle ne veut point souffrir de délibération, qu’il faut acquiescer sans délai à ses demandes ou qu’elle usera de son pouvoir sur les subsides, pour rendre le gouvernement du pays impossible.

« En signalant ainsi la position prise par l’assemblée dans son adresse au roi, nous désirons seulement faire sentir, d’une manière aussi claire qu’énergique, qu’il