Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/370

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
371
DU CANADA.

message que, d’après l’ordre de notre très gracieux souverain, j’ai communiqué à la chambre d’assemblée, je me hâte de mettre fin à cette session.

« L’objet de la convocation du présent parlement était, de la part de sa Majesté, de faire un nouvel effort our donner un peu de repos intérieur à son peuple canadien. Je déplore cependant, qu’au lieu d’attendre le développement des mesures qui sont en progrès, mais qui, pour être efficaces, doivent avoir le temps d’être mûries on continue à insister sur une décision plus hâtive, et la province est même menacée de l’abandon par une branche de la législature, des devoirs qui lui sont imposés par la constitution. Sans appuyer sur ce dessein de sinistre augure, je me bornerai à observer que, si l’on y persiste, le nombre d’actes temporaires, et l’importance de quelques-uns de ces actes, qui sont sur le point d’expirer, doivent donner un effet particulier à cette province, à une décision qui, dans quelque pays que ce soit jouissant des pouvoirs d’une législation locale, ne pourraient être qu’une privation sévère, et une source de souffrances publiques. En prenant congé de vous, j’exprimerai l’espoir, que je ne veux pas abandonner, que, quoique les embarras politiques du pays paraissent se multiplier autour de nous, les élemens inbérens de prospérité et de contentement qu’il renferme, triompheront de toutes les causes accidentelles de difficulté. »[1]

  1. Ainsi ne pensait pas Le Canadien, qui, n’ayant plus à défendre sa minorité, tombée toute entière, cette fois, dans les panneaux de la majorité, avait repris son attitude offensive. La lecture de quelques passages seulement de la dépêche de lord Glenelg, l’avait indigné et rendu d’une humeur tout-à-fait guerroyante… « Où il faut une action prompte, on donne des paroles, des sophismes. Le ministre colonial n’a que des paroles à offrir à une chambre à laquelle un long règne d’abus corrosifs a donné une soif ardente de réformes effectives. Le résultat prochain de tout cela n’est pas difficile à prévoir. Quant aux résultat éloigné, hélas ! nous n’ôsons