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quelque différence d’opinion, il espère qu’on ne le croira pas coupable d’oublier ce qui est dû aux privilèges et à la dignité de la chambre. Il ajoute pourtant, en supposant que sa dépêche avait été mal interprétée, ou qu’il y avait eu quelque « malentendu. » « En désavouant cette interprétation, je ne fais aucune nouvelle concession, mais j’adhère simplement aux vues que j’ai eu l’honneur d’être chargé de communiquer. »

Au bout de six jours, la chambre répondit ultérieurement à la harangue du gouverneur, ou à la dépêche dont nous venons de parler, et dit, entre autres choses :

« Nous n’avons pu jusqu’ici nous apercevoir d’aucun malentendu, ni d’aucune méprise de notre part, qui dut changer les vues que nous entretenons, ou nous suggérer des moyens différents de les faire accomplir. Nous croyons encore qu’il est de notre devoir de persévérer dans les mêmes déclarations, et en particulier dans la demande d’un conseil législatif électif. Ce n’a pu être que par suite d’une injuste défiance contre cette chambre… que le gouvernement de sa Majesté a repoussé nos prières, pour s’en rapporter à un petit nombre d’individus, étrangers au pays, dont le sort leur était ainsi confié, et dont la mission, vague et subordonnée, ne pouvait se trouver en rapport avec aucune autorité indépendante reconnue par la constitution. C’est ainsi qu’un pouvoir agissant hors de l’ordre, et contre l’ordre, n’a pu former de liaisons qu’avec ceux qui tenaient aux mêmes erremens, et qui, depuis longtems, ennemis déclarés de cette chambre, et du peuple, profitent du système de double politique qui fait jusqu’ici le malheur du pays… Nous devons déclarer qu’une déviation fondée sur des recherches dont l’essence est vicieuse ne pourrait acquérir l’acquiescement d’aucune portion du peuple assez importante