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tions et demandes personnelles des habitans des comtés éloignés, je n’avais ni le pouvoir ni l’autorité de le faire ; et quoiqu’on déclarât, en prétendant s’attacher à l’esprit et à la lettre de la constitution britannique, que le conseil exécutif devait être regardé comme un cabinet, je n’avais pas plus le pouvoir de former un cabinet, que je n’avais celui de m’ériger en roi du pays, que je n’avais le pouvoir de transformer le conseil législatif en une noblesse héréditaire, ou de déclarer que cette colonie de l’empire britannique serait désormais un royaume.

« J’expliquai à mes conseillers, que par impossibilité ainsi que par d’autres raisons, je ne pouvais entrer dans leur vues, et que comme il était évident qu’il fallait nous séparer, je pensais que c’était à eux plutôt qu’à moi à se retirer.

« Le jour où mes conseillers me laissèrent, je nommai, pour les remplacer, quatre messieurs d’un haut caractère, auxquels leur intégrité et leur habileté donnaient un titre à une confiance implicite, et avec leur assistance, je me déterminai encore une fois à mettre promptement à effet les mesures de redressement indiquées, par les instructions du gouvernement de sa Majesté, et sollicitées par le rapport du comité dés griefs. Mais un embarras nouveau et inattendu me fût suscité par la chambre d’assemblée, qui, à mon grand regret, demanda, non-seulement à être informée des raisons pour lesquelles mes conseillers exécutifs avaient résigné, mais, ai-je appris, suspendit tous les procédés, jusqu’à ce qu’elle eût reçu ma réponse. Comme le lieutenant-gouverneur de cette province est autorisé par sa Majesté, en cas de mort ou de démission, à nommer pro tempore les personnes qu’il croit les plus propres à entrer dans son conseil, je pouvais constitu-