Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/346

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
347
DU CANADA.

aux griefs qu’il contenait, et en conséquence, le secrétaire d’état pour les colonies prépara des instructions dans lesquelles chaque sujet de plainte était considéré séparément, et le remède à y apporter indiqué, et je n’ai qu’à référer à ses instructions pour montrer la générosité avec laquelle sa Majesté passa sur certain langage contenu dans le rapport, et la libéralité avec laquelle Elle voulut bien ordonner qu’on rendit une justice impartiale à ses sujets canadiens. Le gouvernement de sa Majesté ayant décidé que je serais celui qui serait chargé de mettre ses vues à effet, je communiquai la réponse qu’il avait plu à sa Majesté de faire aux représentations des deux branches de la législature… M’étant mis au courant des sentimens publics… en conversant amicalement avec des hommes de la plus grande habilité des deux partis, je communiquai le résultat de mes observations à lord Glenelg dans des dépêches du 5 février, dont voici des extraits :

« Dans ces circonstances, je crois que le grand danger que je dois éviter, est la moindre tentative de concilier un parti ou l’autre ; que la seule marche que je doive adopter est d’agir sans crainte, sans déguisement et d’aller droit au but dans l’intérêt du pays ; de me rejeter sur le bon sens et les bons sentimens du peuple… Quelque puisse être le résultat, je marcherai ferme et droit dans la ligne de politique que je me suis tracée. Je n’éloignerai aucun parti, ot je ne me reposerai sur aucun ; mais après avoir prêté la plus grande attention à toutes les opinions, je ferai ce que je croirai juste et honnête.

« Ce fût cependant avec un profond regret que je remarquai que je ne recevais pas immédiatement de la chambre d’assemblée l’assistance que j’attendais d’elle, pour mettre à effet les intentions du gouvernement