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DU CANADA.

une longue adresse : « À la très-excellente Majesté du roi, » dans le genre et sur le ton de celle qui avait été basée sur les 92 résolutions. Ces instructions ont tellement indigné, exaspéré les membres de la majorité de la chambre, qu’ils ne peuvent promettre, mais qu’ils désirent seulement de « ne pas s’écarter des sentimens de respect dus à la personne sacrée de sa Majesté, et que requièrent d’eux ses royales attributions. » Les suivre dans toutes leurs étranges assertions, énonciations de principes, prétentions et invectives, serait une tâche longue et fastidieuse, aussi nous bornerons-nous à ce qui nous en a paru en être la quintessence.

Après s’être crus obligés de remercier sa Majesté d’avoir rappelé lord Aylmer, ils paraissent dire qu’ils ne s’étaient pas attendus qu’on leur refuserait formellement des conventions du peuple, ni qu’on en viendrait à aucune détermination finale de maintenir d’une manière absolue, les préventions élevées de temps à autre, sur divers sujets de politique coloniale, par les ministres responsables de sa Majesté, lesquels avaient suscité les réclamations de la chambre et du peuple, non plus qu’à un système réprouvé par de mémorables exemples. Ce n’a été qu’avec de vives appréhensions qu’ils ont été portés à supposer que « les recherches autorisées par sa Majesté, pour rendre justice à ses sujets canadiens, étaient, sur plusieurs des points les plus essentiels, limitées par des opinions préjudiciables et des décisions anticipées, » et ils déclarent nettement que « le délai occasionné par les enquêtes annoncées ne servira qu’à enhardir les ennemis du peuple de cette province et du gouvernement de sa Majesté dans leur espoir de division et de violence ; et puis ils osent affirmer que le peuple du pays,