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mis en danger la sûreté et l’union de cette province à, l’empire britannique. »

Dans son 5ème rapport, presqu’entièrement dirigé contre le juge Gale, le comité des griefs, ou son président O’Callaghan, prétend faire voir que ce monsieur a été pendant plusieurs années, un partisan violent et prononcé de l’administration odieuse du comte Dalhousie, et qu’il s’est conduit, dans sa vie publique, de manière à perdre toute la confiance du peuple de cette province, et finit, par « l’opinion qu’une humble adresse soit présentée au gouverneur en chef, priant son Excellence de prendre instamment des mesures pour faire destituer le dit Samuel Gale de sa charge de juge. »

À cette singulière, pour ne pas dire impertinente adresse, lord Gosford répondit, après avoir récapitulé les chefs d’accusation :

« Tous ces allégués se rapportent à une date antérieure à la nomination de M. Gale comme juge, mais je ne trouve aucun exposé relativement à la conduite qu’il a tenue subséquemment à cette nomination, ni conséquemment aucun motif qui puisse m’autoriser à considérer s’il devrait être pris immédiatement des mesures pour sa destitution : sa nomination a été confirmée par la prérogative royale, et à moins de quelque inconduite de sa part, comme juge, il ne serait pas compatible avec la sûreté qui doit toujours s’attacher à cette charge, lorsqu’elle est remplie convenablement, que je considérasse s’il devrait être destitué pour des actes commis avant l’approbation donnée par sa Majesté à son élévation au banc de la justice. » Cette réponse fût considérée par la chambre, et le résultat de la considération fût une série de résolutions