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DU CANADA.

« Nous ne devons pas manquer ici de déclarer respectueusement à votre Excellence, que la masse du peuple de cette province, sans distinction, considère l’obtention du principe électif, et son application à la constitution du conseil législatif en particulier, comme d’une nature essentielle aux besoins, à l’état et au bonheur des fidèles sujets canadiens de sa Majesté. » Et puis : « Nous demandons qu’il nous soit permis d’assurer votre Excellence, que les représentations qui ont été faites par cette chambre, et par le peuple, au sujet de la constitution actuelle de la législature de cette province, l’ont été après mûre délibération, et après un long examen des principes du gouvernement, et des événemens passés, avec une conviction consciencieuse… Nous avons demandé l’application au conseil législatif du principe d’élection. L’opinion générale du peuple ajoute à notre ferme conviction qu’aucun arrangement d’une nature administrative et temporaire ne pourrait produire l’harmonie que nous avons à cœur avec votre Excellence, dans le but de voir les droits, les intérêts et les besoins du peuple pleinement et, efficacement représentés dans la législature. »

Quoique la chambre avouât clairement qu’elle ne représentait pas « pleinement et efficacement » les droits, les intérêts et les besoins du peuple, qu’elle ne laissât entrevoir de paix dans le pays qu’après qu’on lui aurait aidé à détruire la constitution par laquelle elle existait, et que son adresse fût loin d’être conforme au discours du gouverneur, son Excellence ne put en entendre la lecture « sans paraître donner des signes d’approbation. » Elle remercia gracieusement, en français d’abord et ensuite en anglais, les 52 membres de la majorité qui la lui présentèrent, et (comme marque de sa satisfaction sans doute,) présenta la main à