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ne française et anglaise, de toute classe et de toute condition : considérez les biens dont vous pourriez jouir, la situation favorable où vous vous trouveriez placés, si ce n’était de vos dissentions. Enfans des deux premières nations du monde, vous possédez un vaste et beau territoire, vous avez un sol fertile, un climat salubre, et le plus beau fleuve de la terre, qui fait de votre ville la plus éloignée un port pour les vaisseaux de mer. Votre revenu triple les dépenses qu’exigent les besoins ordinaires de votre gouvernement : vous n’avez point de taxes directes, point de dette publique,[1] nul pauvre demandant au-delà de ce que prescrit l’impulsion naturelle de la charité. Si vous étendez vos regards au-delà de la terre que vous habitez, vous trouverez que vous êtes habitans du beau patrimoine de l’empire britannique, qui vous constitue, dans toute la force du terme, citoyens du monde entier et vous donne une patrie sur tous les continens et sur tous les océans du monde. Il y a deux sentiers ouverts devant vous ; l’un vous mènera à la jouissance de tous les avantages qui sont en perspective devant vous ; par l’autre, vous vous en priverez, et vous engagerez ceux qui n’ont en vue que votre prospérité dans la route la plus sombre et la plus difficile. »

Dans son adresse en réponse à ce discours, la chambre d’assemblée attribue au gouverneur des admissions, des concessions, ou des promesses qu’il n’a pas faites, ou les représente autrement qu’il ne les a faites, passe sous silence des énonciations importantes, et introduit imparlementairement des matières étrangères, ou même contraires à la teneur explicite ou implicite de la harangue. Elle dit d’abord, et contradictoirement à la vérité notoire et publiée de diverses manières :

  1. C’est l’inverse aujourd’hui.