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LIVRE SEPTIÈME.

Contenant ce qui s’est passé de remarquable depuis l’été de 1835, jusqu’à l’automne de 1836.


On ne tarda pas à apprendre que ce ne serait pas lord Amherst qui viendrait en Canada, comme gouverneur et commissaire royal, mais le comte de Gosford, irlandais, fait pour l’occasion baron du Royaume-Uni, sous les titres Worlingham et de Beccles, et qu’il lui serait adjoint deux autres commissaires.

Les journaux favorables à la majorité de l’assemblée avaient déjà donné à entendre qu’une enquête sur les lieux n’était pas son fait, et qu’elle s’était attendue à toute autre chose, et si les ministres avaient eu assez de vigilance et de patience pour lire, dans ces journaux, les débats et les procédés de cette chambre, cette enquête leur aurait paru absolument surperflue, car ils auraient compris que toute tentative nouvelle de conciliation, loin d’arrêter le mal, ne ferait que l’accélérer et l’accroître. Ici, il était évident que l’enquête se ferait en pure perte, sinon quant à l’instruction qui en pouvait résulter pour la métropole, du moins quant à l’amélioration de l’esprit dont étaient animés la majorité de l’assemblée et ses partisans. L’état du pays était alors déplorable sous tous les rapports ; la licence de la presse était affreuse ; nul homme tant soit peu actif ou marquant dans la province n’était à l’abri de ses traits envenimés. Les révolutionnaires