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Bas-Canada doit être considérée comme terminée. Il n’est pas nécessaire d’assurer votre Seigneurie de la répugnance avec laquelle je lui fais cette communication, le regret en tout temps inséparable de l’acomplissement d’un tel devoir, est augmenté, dans le cas présent, par la crainte que j’ai qu’il n’en soit déduit de fausses conclusions. Je désire donc exprimer dans les termes les plus explicites, qu’il n’existe aucune intention de censurer, par cette décision, une partie quelconque de votre conduite publique, ou d’admettre comme fondées les accusations auxquelles vous avez été exposé. »

Le rappel de lord Aylmer, regardé par le plus grand nombre, comme un acte de convenance, et même de nécessité, puisque les ministres voulaient tenter encore une fois la voie de la conciliation, fût vu avec joie par un des partis extrêmes, et avec regret par l’autre. L’association constitutionnelle de Québec témoigna, par une série de résolutions énergiques, le déplaisir que lui causait ce « sacrifice offert à la clameur d’un parti qu’elle qualifiait en un langage très ferme, comme s’exprimait lord Brougham ».[1]

À l’adresse bâsée sur ces résolutions, lord Aylmer répondit, entre autres choses :

« Comme fidèle serviteur et dévoué sujet du roi, et comme sincère et constant ami du peuple du Bas-Canada, de toute origine, je souhaite cordialement que les mesures que sa Majesté a été conseillée d’adopter, pour régler les affaires compliquées de cette province, puissent établir l’autorité du gouvernement de sa

  1. Résolu, sur motion de Thos. C. Aylwin, écuyer, secondé par John McLeod écuyer : Que cette association envisage avec alarme et regret le sacrifice de la prérogative royale offert ainsi pour la première fois à la clameur d’un parti qui met ouvertement en question la juste subordination de la colonie à la métropole, et inculque ouvertement la résistance à son autorité. »