Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/263

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La clôture du parlement eût lieu le 18 mars. Le ton de la harangue du gouverneur contraste singulièrement avec celui de tous les procédés de l’assemblée à son égard. On put croire, d’abord, que cette harangue n’était pas adaptée à l’occasion ; mais si la modération, la longanimité de lord Aylmer n’avait pas été due au plan de conduite qu’il s’était tracé, dès le commencement de son administration, elle aurait été expliquée par le passage suivant d’une dépêche de M. Spring Rice :

« Comme il est essentiel, pour que nos efforts soient couronné du succès, d’éviter tous les sujets qui pourraient augmenter l’irritation ou aggraver le refroidissement, j’appelle l’attention de votre Seigneurie sur le principe d’après lequel le comité spécial se propose de se conduire, savoir de disculper entièrement le gouvernement, et les témoignages qu’il a devant lui, autorisent cette disculpation ; mais, en même temps, d’éviter toute inculpation d’autres parties. »

Il ne résulta aucun acte législatif de cette cession, qui fût particulièrement caractérisée par « l’empressement que montrèrent quelques membres de la chambre, de faire confirmer la requête de la convention de Montréal aux communes d’Angleterre ; de faire nommer M. Roebuck agent, de biffer le discours du gouverneur, lors de la clôture de la dernière session du parlement, et par les discours violents auxquels ces mesures donnèrent occasion, et qui ne pronostiquaient rien de bon pour l’avenir », et cette première session du parlement provincial « se termina honteusement, et laissa la province dans une situation déplorable, sans subsides, ni dispositions des établissemens de charité. » — (M. Perrault).