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Ce même jour, un projet de réponse au discours du gouverneur fût rapporté par M. Morin. M. Vanfelson le trouva très violent et contre les formes parlementaires. « Il n’est pas d’usage, dit-il d’introduire un sujet étranger dans une réponse à un discours du trône, à l’ouverture d’une session. Le dernier paragraphe fait allusion aux griefs dont la chambre s’est plainte, l’année dernière, ce qui me justifie à dire que l’adresse n’est pas parlementaire. »

M. Papineau trouve futiles les raisons de M. Vanfelson, et défend, aussi chaudement que si elle eût été sienne, cette adresse où l’on devait voir un « grand dessein, » « un désir scrupuleux, » etc.

M. Bedard proposa un amendement, mais il fût rejeté, et l’adresse de M. Morin fût adoptée, à la majorité de 48 contre 26.

On ne sera pas étonné de l’objection de M. Vanfelson et autres à la teneur de cette adresse, quand on saura qu’elle disait, en dernier lieu : L’année dernière, cette chambre bâsa ses procédés sur l’ancien usage du parlement, d’après l’esprit de la constitution même[1], et d’après d’autres considérations connues de cette chambre, pour l’avantage des sujets de sa Majesté, et de son gouvernement dans cette province. Nous regrettons que le gouvernement de sa Majesté, pour subvenir à la dépense du gouvernement civil et de l’administration de la justice ait eu recours à l’emploi de deniers prélevés dans cette province, qui sont de droit, et devraient

    avait été nommé conseiller exécutif : il ne pouvait plus être, conséquemment, à la hauteur des idées de la majorité ; et puis, il avait publié un « Commentaire » ou des « Observations sur l’acte Constitutionnel du Haut et du Bas-Canada », et il l’avait « respectueusement dédié à la chambre d’assemblée du Bas-Canada ». Cette chambre pût regarder la chose comme une leçon à elle faite, pour la détourner de l’idée fixe de détruire cette constitution.

  1. L’esprit d’une constitution ne peut pas vouloir sa destruction ou prévoir une révolution.