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Si, dans quelques-unes des résolutions des assemblées loyales, il se rencontre des expressions trop fortes, ou sentant trop l’indignation, pour ne pas dire l’emportement, dans la plupart, nos compatriotes y expriment des sentimens qui témoignent, non-seulement de leur loyauté, mais encore de leur bon esprit et de leur bon cœur. Les idées saines, le bon sens politique, le bon propos des officiers du premier bataillon de la milice du comté de Nicolet, (tous d’origine française, à l’exception du lieutenant-colonel), méritent au moins une mention honorable.

La crainte du choléra avait eu cela de bon, en 1833, suivant la Gazette de Québec, qu’elle avait empêché la chambre d’assemblée de rompre brusquement avec le gouverneur-général ; de l’apparition de ce terrible fléau, à la suite de l’émigration européenne, résulta au moins, en 1834, suivant M. Perrault, « l’avantage de faire cesser les disputes diplomatiques ». C’est une coïncidence assez singulière, un fait digne de remarque, qu’à ces deux époques le choléra asiatique envahit le Canada au moment d’une grande effervescence politique, d’une effrénée licence de la presse et d’une bruyante et menaçante agitation populaire, et qu’en causant un grand désastre physique, il mit un frein à un grand désordre moral.

Longtems avant l’apparition du choléra dans le Haut-Canada, cette province avait été partiellement agitée par et pour W. L. Mackenzie. Vers la mi-mars, l’Advocate avait publié « les procédés d’une convention tenue à Toronto, (ci-devant York), à laquelle avaient assisté cinquante-cinq délégués, élus par les francs-tenanciers du district métropolitain du Haut-Canada ». Le but principal de cette convention avait été de soutenir M. Mackenzie, à la prochaine élection, de nommer