Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/229

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

faire manquer là session, et qui, ensuite, avaient semblé vouloir se venger à outrance d’avoir été retenus malgré eux au parlement. Plusieurs, sans doute, avaient pensé comme M. Papineau, qu’on ne leur permettrait pas d’achever une besogne qui n’avait peut-être été commencée si bruyamment que dans le dessein d’amener une prorogation soudaine, ou une dissolution. Peut-être, enfin, lord Aylmer en agit-il comme il fit par le motif dont le loue, ou le remercie, une assemblée du comité de Rouville[1].

À l’époque où nous en sommes, passer de la province inférieure à la supérieure, c’est sortir du règne de l’inquiétude et du désordre politique et moral, pour entrer dans celui de l’ordre légal, de la régularité des procédés et du progrès des améliorations, nonobstant quelques ébullitions violentes, mais passagères de l’esprit de parti, et quelques tentatives abortives de troubler la tranquillité publique. Le lieutenant-gouverneur n’eût qu’à se louer de la conduite des deux chambres, et particulièrement de la chambre d’assemblée, comme le prouvent les extraits de son discours de clôture, prononcé le 6 mars :

« C’est avec beaucoup de satisfaction que j’observe le nombre de mesures avantageuses auxquelles vous avez concouru, et je suis persuadé qu’elles contribueront à avancer les meilleurs intérêts de la province.

« Les bills passés pour établir l’indépendance de l’office de juge, conformément aux propositions qui vous ont été transmises par ordre de sa Majesté, et

  1. « Résolu. - que les remercimens de cette assemblée et de tous les fidèles sujets de sa Majesté de cette province, sont dus à son Excellence, lord Aylmer, pour le mépris silencieux avec lequel il a souffert les insultes de ses vils calomniateurs, comme ayant tenu en cela la conduite la plus convenable à la dignité de son caractère et à l’indépendance de l’administration coloniale. »