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ment de sa Majesté, et tendent à détruire la paix et le bonheur de ses loyaux sujets de cette province ;

« Qu’une humble adresse soit présentée à sa Majesté, pour renouveler les expressions de l’attachement continuel de cette chambre à la présente constitution de gouvernement ; pour assurer sa Majesté que le conseil législatif met une confiance sans bornes dans la sagesse de son gouvernement ; pour prier que sa Majesté ne soit pas induite à accéder à la demande d’un changement dans une constitution chérie de ses fidèles sujets canadiens, et pour assurer de plus sa Majesté que les résolutions et les adresses qui appuient une pareille demande par des menaces dont les conséquences sont peu douteuses, adoptées par une majorité de l’assemblée, présentent un exposé faux des opinions, et ne sont pas conformes aux sentimens de loyauté et d’attachement que la grande masse des sujets de sa Majesté de cette province a toujours eu pour son gouvernement[1]. »

Comparées aux 92 résolutions de l’assemblée, celles du conseil législatif sont un modèle de modération ; tel fût aussi le langage du gouverneur, dans son discours de clôture.

  1. Tandis que le conseil législatif rassurait ainsi le gouvernement de la métropole sur la loyauté des Canadiens, rendu très problématique par les procédés de l’assemblée, la presse licencieuse ôsait dire que ses résolutions contenaient la demande de ce que les 92 résolutions avaient tout l’air d’appeler, un renfort de bayonnettes. Ainsi s’exprimait alors cette presse nauséabonde à l’exemple de l’orateur de la chambre :

    « C’est un corps déjà mort dans l’opinion publique, et les gens de bien, la minorité du conseil, craignent de se corrompre et n’ôsent approcher de ce cadavre hideux et infect, dont nous voyons aujourd’hui les spasmes et les convulsions, à l’aspect de l’opinion qui produit sur lui les mêmes effets que le galvanisme sur le corps animal privé de vie. » — La Minerve.

    « Il peut y avoir dans ces résolutions quelques parties qui méritent attention. Mais les neuf-dixièmes sont hazardées et absurdes. Deux régimens d’infanterie et un escadron de cavalerie, devraient être la seule réponse à ces résolutions. » — Journal de Londres.