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neurs de l’assemblée trouvèrent moyen d’induire, en 1831, à se rendre en Angleterre, dans le seul dessein avoué d’y soutenir les pétitions de l’assemblée, « sans le consentement du conseil », et qui s’est rendu coupable d’une violation flagrante des priviléges de cette chambre, en acceptant un fort salaire annuel de l’assemblée, sachant qu’il était accordé sans la sanction d’une loi », etc.

L’adresse du conseil législatif eût probablement été un peu différente, et n’eût pas vu prématurément le pays inondé de sang, non plus qu’une république française, entre le Haut-Canada et l’océan, si tous les membres d’origine française n’eussent pas été absent, à l’exception d’un ou deux. Malheureusement, une grande partie des conseillers canadiens, particulièrement de ceux qui avaient été membres de l’assemblée, étaient si peu soigneux de se rendre et de demeurer à leur poste, qu’on crut, ou put croire qu’ils en agissaient ainsi systématiquement, par déférence pour l’opinion, ou la parole de l’orateur de cette chambre, qui avait dit qu’en les appelant de la chambre basse à la haute, on les avait fait descendre, etc. Cette absence, systématique ou non, des conseillers canadiens, parut inexplicable, à une époque où le maintien de l’état et le salut du peuple étaient en question, et pour ainsi dire mis en jeu.

La prorogation eût lieu le 3 avril. Parmi les trente-trois projets de loi sanctionnés par le gouverneur fût celui « pour faire allouance aux membres de l’assemblée », mais non celui de la quarantaine, qui était revenu amendé du conseil législatif, après que la chambre eût cessé d’être en nombre. Après avoir dit à l’assemblée : « Ce sujet (de la quarantaine,) n’ayant été pris en considération qu’à une époque