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se bornait à deux points. « En premier lieu, dit-il, je nie que la chambre ait droit d’appliquer à ses dépenses contingentes des sommes qui sont absolument étrangères à ces dépenses ; et en second lieu, je ne puis approuver la manière secrète et mystérieuse dont cette mission est conduite, où sont les instructions données et les communications faites à l’honorable monsieur ? Pendant deux années, nous avons été informés par les gazettes, et par les gazettes seules, de ce qu’il faisait ou avait à faire, il est vrai qu’on a donné communication de quelques-unes de ses lettres ; mais il n’en est pas moins nécessaire qu’on connaisse les communications qui lui ont été faites ; qu’on sache par qui et pourquoi. Je demanderai quelles communications lui ont été envoyées d’ici concernant la compagnie des terres et concernant les événemens du 21 mai, dont il paraît que l’honorable monsieur s’est aussi occupé. Nous devrions savoir quelles étaient la teneur et la tendance de ces communications. Tel ou tel membre pourra-t-il prendre sur lui de correspondre avec l’agent sans en informer la chambre ? Un membre pourra-t-il, non-seulement agir sans autorisation, mais entretenir une correspondance qui ne sera pas publiée ? Je n’entre pas dans le mérite ou le démérite de l’honorable monsieur qui est à Londres, mais j’insiste sur deux objections : premièrement, il ne peut pas prétendre au droit d’être payé sur les dépenses contingentes de la chambre, secondement, il est dangereux de continuer un agent sans être mis au fait de ses transactions. »

Si, en voulant faire envisager comme il le fit en Angletere, l’affaire du 21 mai, 1832, M. Viger n’agissait que d’après les suggestions et suivant les vues de l’orateur de l’assemblée, comme M. Stuart semblait le