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« En réponse au cinquième paragraphe de l’adresse le gouverneur informe la chambre que, désirant lui procurer tous les renseignemens en son pouvoir, il a demandé aux officiers en loi de la couronne leur opinion pour savoir si le statut de la 1ère Geo. I, chap. 5, est ou n’est pas en force dans cette province, et que ces officiers publics concourent à l’avis que le dit statut est en force dans cette province, et forme partie du droit criminel du pays, introduit en cette province par l’acte de la 14e. Geo. III, chap. 87, section 11. »

Parmi les adresses dont le gouverneur était accablé, plusieurs semblaient n’avoir d’autre but que de fatiguer, vexer, irriter son Excellence, par le sarcasme, la censure indirecte ou l’importunité. L’esprit de haine ou de vengeance parut donner naissance à une adresse d’un autre genre. M. G. H. Ryland, greffier assistant du conseil législatif, et fils de l’honorable H. W. Ryland, avait commis, par un motif, sinon louable du moins excusable, ce qu’on pouvait appeler un acte d’indiscrétion, ou d’irréflexion[1] ; mais qui fut qualifié de crime par M. Morin, et regardé comme un mépris de la chambre et une haute infraction de ses priviléges par M. Bourdages, qui parvint à faire résoudre ainsi qu’il apparaîtra par le message suivant :

« La chambre d’assemblée ayant déclaré que l’acte

  1. Il avait effacé, avec de la gomme arabique, dans un des bureaux de la chambre une note* écrite à la marge d’un livre appartenant à son père dont la chambre n’avait plus de besoin, mais qui était encore entre les mains de son greffier. Témoignant son regret de ce qui était arrivé, M. Ryland, père, avait offert de rétablir ce que son fils avait effacé imparfaitement, mais le greffier n’avait pas voulu le lui permettre, et avait fait rapport de la chose à M. Bourdages, président du comité des priviléges.

    * Son père était menacé d’une poursuite, en conséquence de cette note.