Page:Bibaud - Histoire du Canada et des Canadiens sous la domination anglaise, Vol 3, 1878.djvu/132

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pétition avait tout l’air d’être le fruit de la maxime, que tout est permis en politique, ou d’un esprit de parti aveugle et aveuglant, ou enfin, d’un patriotisme exalté au point de ne laisser plus la faculté de distinguer le vrai du faux, le juste de l’injuste. &c.[1]

« Nous concevons, disent les pétitionnaires, que la proposition de rendre le gouvernement électif dans tous les départemens... serait le moyen assuré de procurer à la province, en liaison et sous la protection de la Grande-Bretagne, un long avenir de prospérité, de paix et de contentement, ce changement ne pouvant s’opérer facilement qu’avec le concours et le consentement de la métropole, vos pétitionnaires prient votre honorable chambre de faire les plus fortes et les plus justes représentations pour solliciter cet avantage, et croient devoir suggérer que le moyen le plus prudent de l’opérer ne serait pas de solliciter que le parlement de la Grande-Bretagne modifiât lui-même l’acte constitutionnel, mais qu’il autorisât la convocation d’une convention toute élective, à laquelle serait conféré le

    disperser, à leur tour, pour assurer un libre accès au poll, et préserver leurs droits d’électeurs.

    « Le premier jour, il y eut des querelles, des batteries : les partisans de M. Tracey en rejetant particulièrement la faute sur les partisans de Bagg… Le second jour, les partisans de M. Tracey se sont emparés des environs immédiats du poll; ils se sont portés, à plusieurs reprises, à des actes de violence, à des voies de fait. Ceux qui les approuvaient, et à plus forte raison, ceux qui les excitaient, disaient que c’était par représailles… Il faut convenir qu’elles ont passé les bornes ordinaires, car elles ont duré plus de vingt jours. » — Quelques réflexions, etc.

  1. À peine pourrait-on prêter à un ramassis de foux furieux ou de scélérats fieffés les procédés irréguliers, les idées absurdes, les intentions perverses, les projets criminels que la pétition attribue à la magistrature de Montréal, se composant alors de MM. T. Pothier, C. W. Grant, John Forsyth, S. de Beaujeu, P. de Rocheblave, John Mckenzie, Jules Quesnel, A. Cuvillier, A. L. McNider, J. Masson, W. Hall, John Fisher, B. Holmes, J. Shuter, P. Lukin, Th. Roy, A. Jobin. (Les trois derniers étaient exceptés de l’exécration, quoique le premier eût été accusé de meurtre volontaire.)