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je ne puis concilier ni avec les usages parlementaires, ni avec le respect dû à sa Majesté par les autres branches de la législature coloniale. Tout en reconnaissant volontiers les droits des deux chambres de l’assemblée générale, le roi n’en est pas moins tenu de maintenir les siens, surtout, lorsqu’on tente de les envahir sous une forme et d’une manière dérogatoire à la dignité de son poste élevé. »

Ce n’était pas la première fois que le conseil législatif avait, par inadvertance, pour ne pas dire par ignorance des usages parlementaires, concouru à un bill de l’assemblée inacceptable, ou sujet à objection, la chose lui était arrivée, lors même qu’il y avait encore des juges dans son sein.

Pour retourner un peu en arrière, M. D. Mondelet, un des représentans du comté de Montréal, venait d’être nommé conseiller exécutif honoraire, ou sans appointemens, comme l’avait été M. Phil. Panet, l’année précédente, et c’était lui qui avait présenté les messages relatifs au bill de subsides et à M. Christie. M. Bourdages, qui venait d’obtenir que le gouverneur fût censuré par la chambre, et à qui revenait une bonne partie de la censure, ou désapprobation contenue dans ces messages, n’espérant pas, apparemment, faire censurer le roi ou son ministre, sembla vouloir s’en venger sur le messager même ; car la lecture ne fût pas plutôt terminée, qu’il proposa de résoudre, « que les entrées des journaux du 15 février, 1832, contenant des résolutions touchant les membres qui acceptent des emplois sous le gouvernement et qui deviennent comptables des deniers publics, soient maintenant lues. Il voyait qu’on voulait violer les droits de la chambre, la nomination de M. Mondelet