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des détails assez minutieux pour n’avoir pas à craindre que le pouvoir exécutif ne fût trop restreint par leur ordonnance, ils la terminent ainsi :

« Quelques règlemens utiles pouvant être convenables à la bonne administration des troupes et des milices, ainsi qu’au transport des effets du roi, qui auraient pu être omis dans cette ordonnance, il est statué et ordonné, que le gouverneur, ou le commandant en chef, est autorisé à faire tels autres règlemens que l’expérience lui fera juger nécessaires. »

Les conseillers, les juges, les officiers publics, les seigneurs, le clergé, la noblesse (qui formait encore alors une caste distincte et privilégiée), les gens de profession, sont exemptés des dispositions de cette ordonnance ; « comme aussi tous ceux que le capitaine-général, ou le commandant en chef exemptera spécialement, sous son seing et sceau ».

Par une autre ordonnance de la même session, les capitaines et autres officiers de milice, dans les paroisses de la campagne, sont déclarés officiers publics de paix, et revêtus de l’autorité attachée à cette qualité.

Malgré cette législation, le mécontentement avait diminué dans la province ; on semblait même y regarder l’état actuel des choses, non seulement comme tolérable, mais même comme satisfaisant, du moins si l’on en juge par la teneur des adresses présentées au prince William-Henry, dans lesquelles était mêlé l’éloge du gouverneur-général.

Le prince William-Henry, troisième fils du roi, arriva au port de Québec, le 14 août, sur la frégate Pegasus, de 28 canons, dont il était commandant. C’était la première fois que le Canada voyait arriver sur ses rivages un personnage aussi illustre : aussi fut-il reçu avec des cérémonies et des réjouissances extraordinaires, à Qué-