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nistration passèrent entre les mains du colonel Hope ; mais cet officier ne les tint que très peu de temps ; car le général Carleton, alors lord Dorchester, nommé capitaine-général des provinces anglaises de l’Amérique Septentrionale, arriva à Québec le 21 octobre. William Smith, écuyer, nommé juge en chef de la province, arriva à Québec en même temps que lord Dorchester.

Informé des désordres qui régnaient dans les différents départemens du gouvernement civil, lord Dorchester assembla le conseil, et ayant partagé les membres en différents comités, ou bureaux, il leur donna instruction de s’enquérir de l’état des lois, de la police, du commerce et de l’éducation, pour lui faire rapport respectivement du résultat de leurs enquêtes.

Le comité nommé pour s’enquérir de l’état du commerce s’adressa, par lettres, aux négocians de Québec et de Mont-réal. Ces messieurs s’assemblèrent dans les deux villes, et après de longues discussions, ils présentèrent séparément au comité des rapports détaillés sur une variété d’objets relatifs au commerce, aux lois et à la police. Ils s’étendaient particulièrement sur la confusion qu’il y avait, ou qu’ils voyaient dans les lois, et sur l’incertitude qui régnait dans toutes les procédures légales. Ces rapports furent approuvés par le bureau du commerce, et recommandés par lui à la considération du gouverneur. Il y avait dans ces rapports des allégués d’une nature si sérieuse contre les procédés de toutes les cours de la province, que le conseil crut devoir prier son Excellence d’ordonner une enquête sur l’administration passée de la justice, dans la cour des plaidoyers communs ; sur la conduite des juges de ces cours, et sur l’inconséquence de quelques unes des décisions de la cour d’appel. Le juge en chef ouvrit l’enquête, comme commissaire, au commencement