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déclaration de droits, et adressa une longue lettre aux habitans français de la province de Québec, pour les engager à faire cause commune avec ceux des autres colonies.

Dans cette lettre, datée du 26 octobre 1774, les Américains disaient, entre autres choses, aux Canadiens : « Que lorsque après une résistance courageuse, le sort des armes les avait mis au nombre des sujets de la Grande-Bretagne, ils s’étaient réjouis d’un accroissement si précieux ; que comme la bravoure et la grandeur d’âme sont généralement jointes ensemble, ils s’étaient attendus que leurs courageux ennemis deviendraient leurs amis sincères, et qu’ils avaient espéré que l’Être Suprême répandrait sur eux les dons de sa divine providence, en leur assurant, ainsi qu’à leur postérité la plus reculée, les avantages sans prix de la constitution libre de l’Angleterre, qui est un privilége dont tous les sujets anglais doivent jouir ; que cette espérance avait été confirmée par la déclaration faite par le roi, en 1763, et qu’ils n’auraient jamais pu imaginer qu’il se trouverait des ministres assez audacieux pour les priver de la jouissance de droits irrévocables, et auxquels ils avaient un si juste titre. »

Après avoir exposé les droits que la constitution anglaise donne aux citoyens, le congrès américain s’efforce de prouver aux Canadiens, qu’on n’a rien mis à la place de ces droits et priviléges, par l’acte dont nous venons de donner la substance. « Que vous offre-t-on, dit-il, à la place de ces droits ? La liberté de conscience pour votre religion ? Non, Dieu vous l’avait donnée, et les puissances temporelles avec lesquelles vous étiez et êtes encore en liaison, ont fortement stipulé que vous en eussiez la pleine jouissance… A-t-on rétabli les lois françaises dans vos affaires civiles ? Cela paraît