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régler la milice » et « pour qualifier les juges de paix », sont peut-être les plus remarquables de cette session, comme basés sur un plan nouveau, et dénotant des idées nouvelles dans le pays. La qualification, ou le cens exigé pour être magistrat, ou officier de milice, était un revenu très modique, mais provenant d’une propriété foncière : un revenu décuple, mais provenant d’une charge publique, ou d’une profession libérale, ne qualifiait pas. Ces actes restreignaient la prérogative royale, et quelques uns y crurent voir l’esprit de parti montré trop à découvert. On y pouvait blâmer aussi une prévoyance, ou une méfiance, tout opposée à la confiance du pouvoir exécutif dans les officiers qu’il nomme[1]. Mais ils avaient cela de bon, qu’ils fermaient l’entrée aux honneurs de la milice et de la magistrature à des hommes arrivant ou inconnus dans le pays.

Une longue dépêche de Sir George Murray à Sir James Kempt, publiée dans nos journaux, après la clôture du parlement provincial, contenait le paragraphe suivant :

« Il paraît qu’on a exprimé beaucoup de mécontentement sur la manière dont ont été appliqués les revenus des biens de l’ordre supprimé des Jésuites. Sur ce sujet cependant je ne puis me procurer des renseignemens assez exacts et assez étendus pour servir de base à une opinion précise. Votre Excellence aura donc la bonté de me faire rapport sur l’étendue et la valeur de ces biens ; quelle en est la recette moyenne en gros ; quelles sont les déductions auxquelles elle est sujette, et quel est le revenu moyen net, et à quels objets particuliers est appliqué ce revenu. Vous rapporterez en outre

  1. « C’est un tort très grave pour le législateur, de porter la prévoyance jusqu’à mettre en état de suspicion la moralité d’un peuple. » — M. Lebrun.