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des débats longs et animés, en comité général ; MM. Bourdages, Viger, Papineau appuyèrent la proposition ; MM. Ogden, Cuvillier et Duval la combattirent. La question ayant été mise aux voix, huit membres[1] votèrent pour la motion de M. Bourdages, et treize[2] contre cette motion.

À l’exception de ce grand acte de vengeance, ou d’implacabilité, la session de 1830 fut moins bruyante, et conséquemment moins historique, que sa dévancière immédiate. Quand nous disons que cette session fut moins bruyante que celle de 1829, nous entendons qu’il ne résulta pas au-dehors un aussi grand éclat du bruit qu’elle put faire au-dedans ; car dans le fait, l’esprit de parti et de vengeance y fit preuve d’expérience et de progrès : flamboyant dans les paroles du docteur Labrie, il parut chaud ou véhément dans les discours de M. Viger, et sa chaleur porta M. Papineau à déclamer plus chaudement et plus fréquemment que jamais contre la dernière administration, et parfois, en apparence, contre le pouvoir exécutif, et contre le pouvoir judiciaire, quels qu’ils soient ; tellement que ses plus constants admirateurs ne purent s’empêcher de lui en faire des reproches[3].

Les propositions, ou sentences énergiques suivantes,

  1. Pour : MM. Boissonnault, Borgia, Bourdages, Brooks, L. Lagueux, Papineau, Samson et Viger.
  2. Contre : MM. Cannon, Child, Cuvillier, Deligny, Duval, Freileigh, Heriot, Larue, Ogden, Peck, Perrault, Taylor et Young.
  3. « M. Bourdages trouvait l’honorable orateur admirable, lorsqu’il exposait les griefs du pays ; mais la chose perdait un peu de son mérite en y revenant si souvent. »

    « Quelques paroles assez vives eurent lieu entre M. Cuvillier et l’honorable orateur ; le premier monsieur censurait l’habitude qu’il attribuait à l’orateur, de revenir à tout propos sur les griefs du pays, et le patriotisme. » — La Minerve, 18 février 1830.