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la législature demeureront intacts ; que la prérogative et le patronage de sa Majesté seront exercés pour le bonheur de ses sujets et l’honneur de sa couronne, et que les revenus de la colonie seront religieusement consacrés aux nombreux et pressants objets d’améliorations publiques, après qu’il aura été pourvu au service public, sur le plan d’économie qui convient aux besoins du pays et à la situation de ses habitans.

La chambre d’assemblée avait compté que, non seulement Sir John Colborne avouerait qu’il avait eu tort de parler du bonheur et du contentement du peuple, mais qu’il se récrierait, et s’épuiserait en exclamations de surprise, d’indignation et d’exécration contre l’administration de son prédécesseur : elle s’était trompée : Sir John reconnut, ou crut reconnaître le nivelisme sous le costume réformateur ; présuma que Sir Peregrine l’avait trompé involontairement ; conclut qu’il fallait le prendre sur un haut ton avec les Haut-Canadiens, et fit à la réponse de la chambre d’assemblée la réplique suivante :

« Je vous remercie des félicitations et des assurances contenues dans cette adresse ; mais je dois remarquer qu’il est moins difficile de découvrir les traces de dissentions politiques et de jalousies locales dans cette province, que de les y effacer. Convaincu que, dans bien des cas, les intentions les plus droites ont été défigurées par le milieu à travers lequel elles ont été vues, je me flatte d’avance que le bon-sens du peuple, et les principes de la constitution tenus constamment sous les yeux de chacun, neutraliseront les efforts de toute faction intéressée. »

Cette chambre d’assemblée du Haut-Canada, voulant, encore à l’exemple de la nôtre, se mêler d’affaires qui ne paraissaient pas être immédiatement de son ressort,