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pays dont il était gouverneur ; mais il eut le malheur de ne pas réussir à amener les représentans du peuple à agir conformément à ses vues, ou à ses idées, ou plutôt à celles de ses conseillers, ou plus probablement, et comme on le croit plus généralement, à mettre forcément en opération les instructions du bureau colonial. Il est à regretter qu’il ait persisté dans ce plan de conduite : des hommes comme Sir Howard Douglass, (lieutenant-gouverneur du Nouveau-Brunswick,) et Sir James Kempt auraient agi différemment. Je sais que le premier, et je crois que le second auraient donné leur démission, plutôt que de continuer à administrer le gouvernement d’une colonie britannique, dans des circonstances semblables à celles où s’est trouvé le Bas-Canada avant le départ du comte de Dalhousie. »

Le comte de Dalhousie était arrivé dans ce pays on ne peut plus favorablement disposé envers la population canadienne : dans sa première harangue publique, il offrit de faire tout ce qui dépendrait de lui, pour que cette population pût s’étendre et prospérer sur les terres encore incultes de la province : toujours il parut avoir à cœur les améliorations de tous genres, la prospérité du commerce, le progrès de l’agriculture, l’avancement de l’éducation élémentaire et classique. L’amour du travail, l’activité, la vigilance, chez lui extraordinaires, le portèrent quelquefois à s’occuper de détails, ou d’affaires mineures, dont il aurait pu, et dû peut-être, laisser le soin à d’autres[1] ; peut-être aussi attacha-t-il trop d’importance au réglement de la milice, dans un temps de paix et sans apparence de guerre[2]. Peut--

  1. Par exemple, la nomination d’un prévôt-maréchal (high constable), à Mont-réal.
  2. Comme s’il eût craint que son successeur ne fût pas assez vigilant, il s’occupa de la bonne organisation et du bon règlement de la milice, jusqu’à la veille de son départ. La gazette officielle