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M. Huskisson introduisit, au commencement de mai, dans la chambre des communes, l’affaire importante « du gouvernement civil du Canada », et l’on put lire dans les journaux de Londres, le discours prononcé par le ministre des colonies, à cette occasion.

Après avoir parlé de la tenure canadienne en homme prévenu, et assez peu au fait de son sujet, M. Huskisson en vient à la question des finances, la cause principale des maux et des troubles de notre province. Son discours, le seul qui pût paraître important alors, le seul décisif pour le passé, peut se résumer ainsi :

« Un obstacle formidable à la prospérité du Canada est provenu de l’état de son systême représentatif ; des différens se sont élevés concernant l’étendue du contrôle que la législature coloniale devrait avoir sur le revenu public de la colonie. En 1774, les droits imposés sous le régime français furent remplacés par d’autres impôts destinés à subvenir aux dépenses de l’administration de la justice et de l’établissement civil de la colonie. Les droits ainsi levés, au lieu des anciens droits français, peuvent être regardés comme le revenu permanent de la couronne. Il se monte à £35,000 par année ; et, conformément à l’intention primitive des législateurs, il a été appliqué, sous la direction des lords de la trésorerie, aux fins pour lesquelles il a été approprié par l’acte de 1774.

« La couronne a, en outre, le revenu casuel et territorial, qui peut se monter à £5,000, et il est approprié aux services de la colonie. Le reste du revenu provient de taxes imposées par la législature coloniale. Ce dernier revenu a été approprié par cette législature aux différentes dépenses de la colonie généralement.

« Il n’est pas nécessaire d’exposer de quelle manière et sous quelles circonstances il s’est élevé des différens