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recommander aux « comités constitutionnels d’exprimer leurs sentimens sur les procédés de l’administration, et de transmettre ces expressions à nos agens ».

Cette recommandation du Spectator ne tarda pas à être mise à exécution : il y eut, le 17 avril, chez M. Louis Roy-Portelance, une réunion d’une cinquantaine de « Tenanciers et autres propriétaires », où il fut adopté des résolutions qui surpassèrent en violence, pour ne rien dire de plus, celles du 18 décembre précédent. Celles-ci avaient été rédigées sous l’influence de la colère : celles du 17 avril furent évidemment dûes à une impression que nous ne saurions ni ne voudrions définir. Les résolutionnaires, ou plutôt les rédacteurs des résolutions, accusent unanimement le gouverneur-général d’avoir, « par des actes publics, avoué l’intention de détruire la liberté de la presse ; (comme M. Waller l’avait prouvé, le 19 décembre, et maintes fois ensuite) ; d’avoir fait usage de prétendues lois de milice pour insulter des citoyens respectables ; — de s’être servi d’un ordre officiel et de la voie des journaux pour diffamer ces citoyens loyaux et respectés, et le pays ; d’avoir eu la volonté d’appuyer une doctrine dangereuse, oppressive, illégale et inconstitutionnelle ; — d’avoir presque entièrement composé la nouvelle « commission de la paix » d’individus sur le dévouement desquels l’administration pouvait compter ; &c. ; et de plus, d’avoir appellé au conseil législatif J. T. Taschereau, un des juges de la cour du banc du roi. » Les rédacteurs en veulent particulièrement à certaines procédures et décisions des cours de justice, au soutien de l’administration de lord Dal-

    Militia left that would presume to preach disobediance to the laws, or any thing like sedition, or disrespect for the administration, at the head of his battalion assembled for the very military purpose of being instructed in their “constitutional rights”, and to organise “constitutional committees”, under pretence of petitioning.”