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pour avoir convoqué des assemblées contre le gouverneur, &c., « en marquant leur rang dans la milice » ; pour avoir « donné naissance et pris part à des assemblées tendant à exciter des mécontentemens parmi le peuple » ; — pour « s’être montrés les agens actifs d’un parti hostile au gouvernement de sa Majesté », &c.

Plus les réfractaires s’étaient montrés rudes ou impertinents, plus ils étaient louables, selon les journaux de l’opposition[1]. Malgré cela, il paraît que « les miliciens se rendaient aux exercices, comme à l’ordinaire ; qu’ils assistaient de bon cœur à toutes les parades, qui avaient lieu généralement les dimanches et fêtes », (une fois par mois) ; et « le gouverneur en chef pensa qu’il n’était que juste d’exprimer, à cette occasion, la satisfaction que lui faisaient éprouver les renseignemens qui lui étaient parvenus de diverses parties de la province, de la prompte obéissance aux ordonnances redevenues en force, pour le règlement des milices, malgré les artifices employés par des personnes insidieuses et malintentionnées, pour insinuer des doutes et des soupçons dénués de fondement, dans l’esprit du peuple ; et il espérait que les officiers et miliciens continueraient à manifester cet esprit de zèle, d’obéissance et de subordination,

    mémorable et digne de l’amour de tous les bons et loyaux sujets, je me trouvai honoré de mériter assez la confiance d’un si illustre personnage, pour me charger d’une commission d’enseigne. Mais, en ce jour, que l’on ne saurait être citoyen étant milicien commissionné ; que tant de personnes mille fois plus respectables que moi ont été déplacées, et que d’autres, étrangers et inconnus, ont été substituées à leur place, je me croirais souillé, si je retenais une commission qui n’a plus rien que de dégradant à mes yeux. Quelque honoré que je fusse, lorsque je reçus cette commission, je ne l’acceptai qu’après avoir su que mon devoir serait d’agir conformément à la loi : cette conformité ne pouvant plus être, ma commission cesse d’exister.”

  1. Mr. L… has shewn the proper spirit of a British subject, in at length spurning an assumed authority unsupported by law.” — Canadian Spectator.