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faire encourir au peuple du Bas-Canada, « le plus humble et le plus doux qu’il y ait[1] », des difficultés beaucoup plus sérieuses avec la Grande-Bretagne. Au lieu de se prévaloir sagement de la suggestion indirecte de la fin de la première dépêche de lord Bathurst, pour demander la révocation du statut de la 14ème Geo. III chap. 88, poussée aux extrêmes par la Gazette de Québec et par le Canadian Spectator, tandis que les circonstances forçaient le Spectateur Canadien à garder une espèce de neutralité, la majorité de l’assemblée adopta, comme sous l’influence de l’irritation, une série de propositions, qui, entre puissances indépendantes, auraient pu être regardées comme une déclaration de guerre, ou comme une provocation à la guerre. Dans ces propositions, ou résolutions, l’assemblée se dit déterminée à adhérer à ses procédés, au sujet des subsides ; objecte à l’application exclusive d’une partie quelconque du revenu public, pour des services spécifiques ; proclame comme maxime constitutionnelle, que les colonies qui ont une représentation ont le droit inaliénable de n’être pas taxées sans le consentement de leurs représentans, et qu’à la législature seule appartient le droit de distribuer tous les deniers prélevés dans la colonie ; avance que tel a toujours été le droit public dans les colonies anglaises ; remarque que le Bas-Canada est la seule de toutes les colonies britanniques pour laquelle le parlement impérial ne soit pas appellé, chaque année, à voter une partie des dépenses du gouvernement civil[2] ; veut bien accorder (annuellement) les sommes nécessaires à l’administration de la justice, &c., pourvu

  1. Suivant M. Neilson.
  2. Il en a été ainsi, dans le Bas-Canada, jusqu’en 1818, et alors il n’y avait pas de querelles sans cesse renouvellées, au sujet des affaires de finance, embrouillées d’abord, mais débrouillées ensuite, par les harangues, ou les messages du gouverneur.