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à-fait conforme aux vues du gouvernement du roi, exprimées par le gouverneur, sur les affaires de finance, son Excellence ne laissa pas de leur répondre :

« Il m’est bien agréable de voir que vos sentimens sur l’état actuel de la province s’accordent si entièrement avec les miens. D’après les assurances, si cordialement exprimées, que me donne cette adresse, je ne puis qu’anticiper le plus heureux résultat de nos travaux mutuels pour le bien public. »

Le 13 mars, sur le rapport d’un comité spécial, la chambre adopta, d’après la suggestion du gouverneur, une requête au roi, dans laquelle il était dit, « Que l’on voyait avec une extrême douleur, que par les actes du parlement impérial de la 3ème année du règne de Georges IV, et de la 6ème du même règne, il avait été introduit des dispositions législatives pour changer la tenure des terres en cette province, la convertir en soccage libre et commun, et les assujétir aux lois de tenure de l’Angleterre, tenure inconnue aux habitans du pays, et étrangère aux lois civiles de cette province. »

« Nous supplions votre Majesté, continue la requête, de considérer que les raisons de justice et de prudence qui ont engagé le parlement britannique à établir une législature en cette province, devraient suffire pour détourner la législature suprême de l’empire de s’immiscer dans la législation intérieure de ce pays ; car, outre le péril évident de tomber dans de grandes erreurs et de commettre de grandes injustices, en faisant des lois pour un pays si éloigné, et pour un peuple dont les besoins, les habitudes, et les usages sont si peu connus en Angleterre, nous soumettons humblement à votre Majesté, que le parlement ayant établi une législature locale, s’est virtuellement dépouillé en sa faveur du droit de législation intérieure, et que, tout en manifestant son auto-