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Dans l’estimation que le gouverneur-général soumit, par un message, à la chambre d’assemblée, les dépenses de la liste civile (environ £32,000) furent distinguées de celles des établissemens locaux (environ £30,000). Cette distinction renouvellée ne plut ni à ceux qui auraient voulu que les subsides fussent tous votés permanemment, ni à ceux qui ne les voulaient voter tous qu’annuellement. Pourtant, au moyen de termes généraux, susceptibles de différentes interprétations, l’assemblée passa un bill auquel le conseil crut pouvoir concourir, mais seulement « à cause des circonstances où se trouvait la province », et avec la déclaration qu’il ne concourrait pas à un bill semblable, à l’avenir.

Les adresses des chambres législatives contre l’Union tenaient fortement au cœur des fauteurs de cette mesure, et aussi violemment que jamais ils exhalaient, dans leurs journaux, leur grand mécontement. M. E. V. Sparhawk, rédacteur du Canadian Times, publié par M. Ariel Bowman, remarqua « que les résolutions et les adresses du conseil législatif et de la chambre d’assemblée ne devaient pas surprendre, puisque les majorités par lesquelles elles avaient été adoptées montraient combien la composition de ces corps était anti-britannique ». Le conseil législatif (dont la majorité n’était déjà plus la même,) ne fit aucune attention à ces remarques générales ; mais l’assemblée déclara qu’elles contenaient un libelle faux et scandaleux contre elle, et étaient une infraction manifeste de ses priviléges ; et en conséquence, son sergent d’armes eut ordre d’appréhender le rédacteur et l’imprimeur, et de les amener à sa barre ; mais ils s’enfuirent, ou se tinrent cachés.

L’embarras où s’était mis, par des spéculations privées, M. John Caldwell, receveur-général de la province, étant parvenu à la connaissance du gouvernement, lord