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La manière dont la dernière session de la législature du Bas-Canada s’était terminée, ne présageait pas pour l’avenir une parfaite harmonie entre le gouverneur et la chambre d’assemblée ; mais ils n’eurent pas l’occasion de se rencontrer de nouveau. À son retour d’une excursion dans le Haut-Canada, par la rivière des Outaouais, le duc de Richmond fut atteint d’une maladie violente, qu’on crut être l’hydrophobie, et qui l’emporta en peu de jours. Son corps transporté à Québec, y fut inhumé avec une pompe extraordinaire.

L’administration du gouvernement passa aux mains de l’honorable James Monk, le plus ancien des conseillers exécutifs. Bientôt pourtant, il fut remplacé par Sir Peregrine Maitland, qui avait reçu d’Angleterre l’ordre de prendre en mains le gouvernement du Bas-Canada, (comme administrateur en chef), jusqu’à l’arrivée du comte de Dalhousie, nommé gouverneur-général de l’Amérique britannique du Nord. Sir Peregrine, arrivé à Québec, le 7 février 1820, n’y demeura que deux jours, en étant reparti le 9, pour aller ouvrir la législature du Haut-Canada, qui devait s’assembler le 21, laissant encore le gouvernement du Bas-Canada entre les mains de M. Monk, comme président.

Avant d’avoir connu que Sir P. Maitland était nommé administrateur du gouvernement, M. Monk avait convoqué le parlement pour le 29 février ; mais le jour même du départ de Sir Peregrine, il fit sortir une proclamation par laquelle il dissolvait la chambre d’assemblée. Par la même proclamation, les retours[1], ou rapports d’é-

  1. En conséquence de l’ignorance, ou de la négligence de nos premiers traducteurs, nos livres de statuts, nos journaux parlementaires, et nos autres documens officiels, sont farcis de termes qui ne sont rien moins que français là où ils se trouvent. Au lieu de chercher dans un bon dictionnaire la signification des mots anglais qu’ils avaient sous les yeux, ces nonchalants traducteurs se sont