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ment remplie, ne firent pas moins d’honneur à son humanité, que la conduite de l’expédition n’en avait fait à son habileté.

Comme pour se dédommager de la perte de la Prairie du Chien, les Américains envoyèrent au Sault Sainte-Marie un détachement de troupes, qui détruisit les magasins qu’y avait la compagnie du Nord-ouest ; mais ils furent repoussés de devant le fort de Michillimakinac.

La paix faite en Europe fournit à l’Angleterre le moyen de faire passer au Canada plus de 15,000 hommes de troupes agguerries. Une partie fut envoyée dans le Haut-Canada, et une autre fut concentrée entre Laprairie et Chambly, sous le commandement du général de Rottenburg. Ayant dessein d’attaquer l’armée américaine concentrée à Plattsburg, le général Prévost traversa la ligne à Odeltown, le 1er septembre, à la tête de 11,000 hommes, tant troupes réglées que milices. Il s’empara d’abord du village de Champlain ; mais ne croyant pas pouvoir attaquer avantageusement les ouvrages de l’ennemi, sans la coopération de l’escadre du lac, l’attaque fut différée jusqu’au 11. Ce jour-là, les deux escadres se rencontrèrent et engagèrent un combat, qui se termina par la mort du capitaine Downie, et par la reddition de tous les vaisseaux anglais au commodore McDonough, commandant de l’escadre américaine. Ce contretems dérangeait les plans du général en chef ; quoiqu’il eût pu se rendre aisément maître de Plattsburg, il pensa qu’il n’en résulterait aucun avantage permanent. Dès le soir même, l’armée était revenue à Chazy, et elle rentra dans le Bas-Canada, après une perte d’environ cinq cents hommes, en tués, blessés, et prisonniers, ou déserteurs.

Une sortie du fort Érié causa à chacune des puissances belligérantes une perte de cinq à six cents hommes.