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exhorta à persévérer dans leur alliance avec l’Angleterre et le Canada ; leur recommanda d’épargner, en toute occasion, les femmes, les enfans et les prisonniers de guerre, et les renvoya chargés de présens.

Le 26, son Excellence émana un ordre général, exprimant l’approbation du prince régent de l’affaire de Châteauguay, et le plaisir particulier qu’il ressentait en voyant que les Canadiens avaient eu enfin l’occasion de réfuter, par leurs brillants efforts pour la défense de leur pays, les accusations calomnieuses de mécontentement et de déloyauté, dont l’ennemi avait fait précéder le premier envahissement de la province. L’ordre général faisait connaître au lieutenant-colonel de Salaberry en particulier, et aux officiers et soldats qui avaient été sous son commandement, le cas que son Altesse royale faisait de leurs services distingués et zélés[1].

Au commencement de la campagne de cette même année 1814, il y eut quelques mouvemens militaires, et quelques escarmouches, sur les frontières, près du lac Champlain.

Le fort Ochouégo, ou Ossouégo, fut attaqué et pris, le 6 mai, par un fort détachement de troupes anglaises, puis abandonné. Le 3 juillet, le fort Érié se rendit aux Américains sans coup-férir. Trois jours après, eut lieu la bataille de Chippéouàis, où les Américains eurent le dessus, et forcèrent le major-général Riall à retraiter. Cette bataille fut suivie de celle de Lundy’s Lane, où commandait le lieutenant-général Drummond, et qui se

  1. Ou méritoires, si l’on pouvait traduire ainsi l’expression anglaise. En effet, les Canadiens méritaient d’autant mieux de l’Angleterre, qu’ils ne défendaient leur pays que pour lui en conserver la possession, et qu’ils le défendaient contre une nation qui, loin de menacer leurs biens et leurs libertés, leur promettait, par une alliance avec elle, de nombreux avantages dont elle les disait privés.