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vers la tête du lac Ontario, au grand mécontentement des Sauvages qui s’étaient déclarés leurs alliés, et particulièrement de leur grand chef de guerre, ou généralissime, Técumsé. N’attendant aucun ménagement de la part des Américains, ils suivirent les Anglais, se flattant de les voir se déterminer prochainement à s’opposer au progrès de leurs ennemis. Atteint, le 4 octobre, par le général Harrison, le brigadier Proctor se détermina, en effet, à risquer un engagement, comme dernière ressource. La bataille se livra, le 5, sur les bords de la rivière Thames[1]. Les Anglais, réduits à environ 1,000 hommes, plièrent, au premier choc : le général et les principaux officiers prirent la fuite, suivis d’environ deux cent-cinquante hommes : plus de six cents, y compris vingt-cinq officiers, se rendirent prisonniers de guerre, tandis que les Sauvages, sous l’habile et intrépide Técumsé, continuaient à combattre avec avantage, à la gauche des Américains. Mais ces braves gens ayant perdu leur grand chef, et se voyant lâchement abandonnés par leurs alliés, se trouvèrent à regret dans la nécessité de retraiter.

Le général Hampton était entré dans le Bas-Canada, le 20 septembre, à la tête de plus de 5,000 hommes. Mais les chemins, d’Odeltown (où il avait poussé une reconnaissance) à l’Acadie, avaient été rendus impraticables par des abattis faits cette année, et l’année précédente, par un parti de Voltigeurs canadiens. À la nouvelle de cette invasion, les troupes qui gardaient cette frontière furent renforcées par tout le corps des Voltigeurs et par le 4ème bataillon de la milice incorporée, sous le major Perrault. Instruit du fait, Hampton abandonna Odeltown pour se porter à la source de la rivière Châ-

  1. L’Essécunisipi des Sauvages, et la Tranche des Français.