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nuer leur eut été donné. Le lieutenant Fitzgibbon arriva, sur ces entrefaites, et ce fut à cet officier subalterne, agissant au nom du major de Haren, que le colonel Bœrstler se rendit, quoique ni lui, ni le major n’eussent pris part à l’action[1].

Vers la fin de l’été, on vit arriver à Québec, deux régimens étrangers, ceux de Meuron et de Watteville, presque entièrement composés de Français, de Suisses, d’Italiens et de Polonais. Une partie de ces troupes fut envoyée dans le Haut-Canada ; l’autre resta dans la province inférieure.

Les deux puissances belligérantes avaient chacune une escadre sur le lac Érié : l’anglaise avait pour commandant le capitaine Barclay, et l’Américaine, le commodore Perry. Ces deux escadres se rencontrèrent le 13 septembre. Après un engagement de trois heures, toute l’escadre anglaise fut forcée de capituler[2].

En conséquence de cette défaite, qui rendait les Américains maîtres absolus de la navigation du lac Érié, les Anglais se virent forcés d’abandonner le Détroit, Sandwich et Amherstburg, et ils commencèrent à retraiter

  1. Le major de Haren était dans les environs du lieu où se livra le combat, avec une centaine d’hommes. Dans une lettre datée du 5 juin 1826, et publiée dans le No. 6, tome IV de la Bibliothèque Canadienne, le capitaine Ducharme dit que le lieutenant Fitzgibbon ne prit aucune part à l’action. M. Christie dit, au contraire, qu’il compléta la victoire. Le même écrivain attribue au capitaine Kerr ou Carr, la surprise et la défaite des Américains, et ne mentionne ni les capitaines Ducharme et de Lorimier, ni les officiers qui agissaient sous eux. La même omission, ou la même partialité, se remarque dans le journal intitulé The Soldier’s Companion, article, Spirited Exploit.
  2. Le lieutenant Rolette, devenu commandant du Lady-Prevost, après que le capitaine Buchanan eut été blessé mortellement, et descendu dans la chambre, continua à combattre avec une bravoure héroïque, jusqu’à ce qu’ayant été blessé dangereusement, et brulé considérablement par une explosion de poudre, qui tua ou blessa plusieurs de ses gens, il lui fallut rendre à l’ennemi son vaisseau tout désemparé, et près de couler à fond.