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après quelques escarmouches avec les forces canadiennes de Lacolle, les Américains se retirèrent au-delà des lignes.

Le parlement fut assemblé le 29 décembre. Il ne se montra pas moins libéral qu’il ne l’avait été dans la précédente session. Il accorda £15,000 pour l’équippement de la milice incorporée, outre £1,000 pour lui procurer des hôpitaux, et £50,000 pour le soutien de la guerre. L’acte des billets d’armée fut renouvellé et étendu, autorisant la mise en circulation de ces billets, au montant de £500,000, et il fut imposé de nouvelles taxes sur l’importation des marchandises, spécialement « pour le soutien de la guerre ».

La chambre d’assemblée, qui, dans la session précédente, avait gardé le silence sur ce que le gouverneur avait dit de la loi martiale, arrêta, dans celle-ci ; « Que la loi martiale ne pouvait être légalement établie dans la province, à moins que ce fût avec le consentement du parlement provincial ».

Dans le cours de janvier 1813, le colonel Proctor, qui avait été laissé commandant au Détroit, apprenant que le brigadier américain Winchester était à Frenchtown, sur la Rivière au Raisin, avec l’avant-garde de l’armée du major-général Harrison, s’avança, à la tête d’environ 1000 hommes, Anglais et Sauvages, et attaqua Winchester dans son camp. Ce général fut fait prisonnier, au commencement de l’action, par un chef sauvage, et après une assez courte résistance, tous ses gens se rendirent, à la condition de conserver leurs effets, et d’être préservés de la férocité des Sauvages. Cette dernière stipulation fut mal observée ; car le lendemain du combat, les Sauvages massacrèrent tous ceux des blessés qui étaient incapables de marcher ; et cela en présence des Anglais, « qu’on ne peut excuser, dit M.