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encore accordée, pour subvenir aux frais du bureau des billets de l’armée.

Cependant, les villes de Québec et de Mont-réal, ou pour mieux dire, la province entière, prenaient un aspect tout militaire ; et il en était de même dans le Haut-Canada, où le zèle de la législature n’avait pas été moins extraordinaire. Les bataillons de la milice sédentaire étaient fréquemment exercés, et pendant que les uns étaient en campagne, les autres faisaient les devoirs de garnison. Pourtant, quoique le tirage de la milice se fût fait presque partout de bonne grâce, et qu’en plusieurs endroits, selon M. Perrault, il se fût présenté assez de volontaires, pour qu’il ne fût pas nécessaire de recourir au tirage, il y eut quelques réfractaires, quelques exceptions à la règle générale. Une partie des miliciens ballottés à la Pointe-Claire, croyant, ou feignant de croire, qu’ils étaient forcés illégalement, ou par la volonté seule de la chambre d’assemblée, à servir activement, refusèrent de joindre les bataillons auxquels ils devaient appartenir. Quelques uns d’eux ayant été appréhendés, il s’en suivit une espèce d’insurrection de la paroisse. Les insurgents s’avancèrent jusqu’à La Chine, où ils furent rencontrés par des troupes réglées et des miliciens envoyés de la ville. Après quelques coups tirés de part et d’autre, ils retraitèrent. Le lendemain et les jours suivants, on en arrêta une vingtaine, qu’on amena à Mont-réal. On fit le procès à ceux qu’on regardait comme les instigateurs ou les chefs de l’émeute, et quelques uns d’eux furent condamnés à l’amende et à l’emprisonnement.

Le premier fait d’armes de cette seconde guerre américaine fut la prise de Michillimakinac, poste devenu américain depuis la paix de 1783. La commission d’attaquer ce fort, dans le cas où le succès paraîtrait pro-