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cer pour leur protection les moyens dont il est pourvu par la loi, et parce qu’ils le voient armé du pouvoir, et montrer la volonté de réprimer, s’il devenait nécessaire, les artifices de la faction, et les machinations de la trahison. »

Si la faction avait cabalé, la trahison n’avait rien machiné contre le gouvernement. L’assemblée, convaincue, ou rassurée par la réplique du gouverneur, n’adopta pas pourtant purement et simplement l’acte « pour la meilleure préservation du gouvernement de sa Majesté », qui lui fut envoyé par le conseil, mais l’amenda, en y introduisant une clause, portant « qu’aucun des membres de l’une ou de l’autre chambre ne pourrait être emprisonné durant la session du parlement, avant que le délit dont il serait prévenu n’eût été communiqué à la chambre dont il serait membre, et que cette chambre n’eût consenti à son emprisonnement ».

En prorogeant le parlement, le 20 mars 1811, Sir J. H. Craig dit aux membres de l’assemblée « qu’ils pouvaient retourner auprès de leurs constituans, avec la satisfaction de n’avoir pas négligé leurs intérêts ; et le bill « pour rendre les juges inhabiles à siéger dans l’assemblée », lui fournit l’occasion de dire : « Parmi les actes auxquels j’ai déclaré l’assentiment royal, il en est un que j’ai vu avec une satisfaction particulière ;… ce n’est pas seulement parce que je regarde la mesure comme convenable en elle-même ; mais parce que je considère la passation de cet acte comme une renonciation complète au principe erroné dont la mise en pratique a nécessité la dissolution du dernier parlement. »

Sir James Craig avait fait ouvrir, au moyen d’un détachement de soldats, un chemin allant de la paroisse de Saint-Gilles, près de Québec, jusqu’au township de Shipton, près de la frontière ; ce qui lui donna