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législature à regarder ces actes comme nécessaires, » &c.

Après avoir prononcé ce discours, le gouverneur envoya à l’assemblée un message par lequel il l’informait que M. P. Bedard était détenu en prison, pour « pratiques traîtresses », &c. La chambre ne déclara pas le siége de M. Bedard vacant, comme son Excellence s’était probablement attendue qu’elle le ferait, mais résolut qu’il avait été emprisonné à tort, et qu’il avait droit de siéger dans cette chambre. Cette résolution témoignait de la répugnance qu’auraient les membres à renouveller l’acte en vertu duquel l’emprisonnement de leur collègue avait eu lieu ; aussi dirent-ils, dans leur réponse au discours du gouverneur, « Qu’ils convenaient avec son Excellence, qu’il n’était arrivé, dans les affaires publiques du dehors, aucun changement qui en autoriserait un dans les dispositions de l’acte qui pourvoyait à la meilleure préservation du gouvernement de sa Majesté ; mais que néanmoins ils croyaient qu’il était de leur devoir d’informer son Excellence, que les craintes et les appréhensions qui régnaient parmi un grand nombre de fidèles sujets de sa Majesté, demanderaient de leur part une considération sérieuse, avant qu’ils pussent déterminer si la continuation de l’acte, dans la totalité de sa présente forme et teneur, assurerait la confiance entre le gouvernement de sa Majesté et ses sujets canadiens… « Nous réfléchissons avec peine, disent-ils, un peu plus bas, sur les efforts qui sont faits pour représenter sous de fausses couleurs les opinions et les sentimens des différentes classes des sujets de sa Majesté en Canada… Une stricte adhésion aux lois et aux principes de la constitution, et au ferme maintien des droits égaux de chaque branche de la législature, sont les moyens d’assurer aux sujets de sa Majesté la pleine et entière jouissance de leur liberté », &c.