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clergé comme ne pouvant être révoquée en doute, il s’étendit sur l’obligation imposée au sujet, et particulièrement au chrétien, d’être soumis aux lois et aux autorités constituées.

À l’ouverture de la cour pour les affaires criminelles, la proclamation fut lue par le juge en chef, qui, dans son adresse aux grands-jurés, s’étendit sur la « tendance pernicieuse » des occurrences qui y avaient donné lieu ; et dans leur représentation, les grands-jurés firent allusion à certains écrits du Canadien, comme mettant en danger la paix et la sûreté de la colonie ; en ajoutant néanmoins, qu’ils n’avaient pas vu sans déplaisir certaines productions du Mercury, qu’ils croyaient propres à faire naître de la jalousie et de la méfiance dans l’esprit des Canadiens.

Malgré toutes ces démarches du gouverneur et des autorités subordonnées, presque tous les membres de la dernière assemblée furent réélus. Quelques uns, entre autres, M. Viger, qui ne purent l’être dans les villes, eurent avec succès recours aux comtés.

Le 12 décembre, Sir J. H. Craig ouvrit la législature par un discours, où, après avoir dit qu’il n’avait jamais douté de la loyauté des différents parlemens qu’il avait rencontrés, depuis qu’il tenait les rênes de l’administration, et qu’il s’attendait à trouver les mêmes dispositions dans celui auquel il adressait la parole, il ajoute : « Je désire appeller votre attention à l’acte temporaire « pour la meilleure préservation du gouvernement de sa Majesté », et à celui « pour établir des règlemens concernant les étrangers, et certains sujets de sa Majesté qui ont résidé en France ». Il n’y a eu dans l’état des affaires publiques aucun changement qui puisse autoriser à se départir des précautions et de la vigilance qui ont, jusqu’à présent, induit toutes les branches de la