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senter au lieutenant-gouverneur une adresse, où elle le priait de faire mettre devant elle certains documens propres à faciliter une enquête sur les droits et titres qu’avait la province au collége des jésuites, converti en casernes, et aux biens de l’ordre, octroyés primitivement dans la vue de l’éducation de la jeunesse canadienne.

La réponse de Sir R. S. Milnes fut « qu’en conséquence de la représentation de la première chambre d’assemblée, du 11 avril 1793, les réclamations de la province avaient été prises en considération par le roi, en son conseil, et que le résultat avait été l’ordre de prendre possession de ces biens pour la couronne ; que si, après cette déclaration, la chambre jugeait à propos de faire des recherches, ou de prendre des renseignemens, elle aurait accès aux documens demandés ; mais qu’en insistant sur le sujet, elle pourrait sembler se départir du respect qu’elle avait toujours montré pour les décisions de sa Majesté, dans des matières liées avec ses prérogatives. »

La chambre n’insista pus, mais arrêta, ou conclut « qu’elle devait remettre à un temps futur la recherche des droits et prétentions que cette province pouvait avoir sur le collége et les biens des jésuites ».

Les élections générales, qui eurent lieu, dans le cours de l’été, portèrent à la chambre d’assemblée quatre conseillers exécutifs, trois juges des cours du banc du roi, et trois autres employés du gouvernement. Le nombre des membres anglais fut de quatorze, et parmi les Canadiens élus dans les campagnes, il y en eut, a-t-on dit, deux ou trois qui ne savaient ni lire ni écrire. Il n’était guère possible d’attendre d’une assemblée ainsi composée la meilleure législation du monde ; aussi y fut-il adopté ou proposé, dès la première session, des mesures d’une politique plus que douteuse ; entre autres, l’acte « pour