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la mi-septembre (1793)[1]. En ouvrant la seconde session de la législature, le 11 novembre, lord Dorchester dit, en substance, à la chambre basse, « Que la dépense générale était considérable, et qu’elle ne pourrait être placée tout entière au compte de la province ; qu’il laissait aux membres le temps de considérer par quels moyens le revenu provincial pourrait être augmenté, et qu’il se flattait que la Grande-Bretagne continuerait à fournir généreusement le surplus nécessaire à la prospérité de la colonie. »

Quelques jours après l’ouverture, le gouverneur ayant intimé à l’assemblée qu’il proposait de nommer M. J. A. Panet juge des plaidoyers communs, office incompatible avec celui de président de la chambre, il lui fallut élire un nouvel orateur, et son choix tomba sur M. Chartier de Lotbinière.

Cette seconde session ne fut pas plus que la première féconde en lois nouvelles : un acte de milice fut demandé et obtenu, ainsi qu’un acte de judicature ; mais ce dernier fut réservé par le gouverneur à la signification du plaisir royal. Le bill des Étrangers, ou « Acte qui établit des réglemens concernant les étrangers », &c., « et qui autorise sa Majesté à arrêter et détenir les personnes accusées, ou soupçonnées de haute trahison », &c., fut passé sans difficulté, bien qu’il outrageât indirectement les Canadiens, et qu’il remît la province sous

  1. « L’arrivée du très honorable Guy lord Dorchester et de sa famille, en septembre, porta la joie dans tout le pays, tant était grande la confiance que l’on mettait dans sa prudence. — Il reçut des adresses de félicitation de toutes les parties de la province, qui le regardait comme l’auteur et l’appui de la constitution qui lui avait été accordée. » — M. J. F. Perreault, Abrégé de l’Histoire du Canada.

    Un éloge également mérité serait celui de lady Carleton, dont les belles et bonnes qualités de l’esprit et du cœur demeurèrent longtems empreintes dans la mémoire des dames de Québec.