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il faut de l’expérience et une certaine routine, et ces deux qualités manquaient à nos premiers législateurs, particulièrement aux membres de la chambre d’assemblée. Il faut observer aussi que les deux chambres eurent à rédiger plusieurs adresses au roi, et à considérer, et pour ainsi dire, étudier divers messages du lieutenant-gouverneur, particulièrement sur le style des bills qui devaient lui être présentés, ou sur la manière dont ils devaient être rédigés pour obtenir la sanction royale. Il ne faut pas non plus oublier de louer la chambre d’assemblée d’avoir songé, dès sa première session, à revendiquer les revenus des biens des jésuites pour l’instruction de la jeunesse canadienne. Peut-être est-elle à blâmer de n’avoir pas réclamé, ou protesté respectueusement contre la composition anomale du conseil législatif, qui identifiait, en quelque sorte, les deux premières branches du parlement provincial.

Cette année 1793, M. (plus tard le chevalier) Alexander Mackenzie achevait un voyage de découverte commencé en 1789. Avant d’en faire connaître le résultat, il nous paraît à propos de reprendre les choses de plus haut. Après que le Canada eut passé sous la domination de l’Angleterre, quelques uns des anciens commerçans français, ou canadiens, M. de Langlade, M. Cazeau, M. Lasaussaye, et autres, continuèrent à faire la traite des pelleteries avec les Sauvages, dans les quartiers de l’Ouest et du Nord-ouest. D’autres Canadiens, MM. Beaubien, Campion, Blondeau, Cotté, Fromenteau, Giasson, Tabeau, Berthetlet, continuèrent à faire individuellement le même commerce. Des Anglais le faisaient aussi ; mais jusqu’à l’année 1766, aucun d’eux n’avait ôsé s’éloigner de Michillimakinac. Cette année, quelques Anglais pénétrèrent jusqu’au Grand-Portage, un peu au sud de l’entrée de