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dération des colonies pour organiser une forte résistance aux empiétemens des Français ; les deux nations se préparèrent aussi à la guerre en Europe, et dépêchèrent en Amérique des flottes considérables. Celle d’Angleterre, sous l’amiral Boscawen, enleva à celle de France deux vaisseaux chargés d’ingénieurs et de troupes. Cet incident amena une déclaration de guerre.

Par quel fait d’armes donna-t-elle occasion aux Canadiens de se signaler ?

Le général Braddock, officier expérimenté mais inaccoutumé à la guerre d’Amérique, s’étant engagé avec son armée dans un défilé des monts Alleghanis, méprisant les avis de Washington et des officiers provinciaux, tomba dans un piège que lui avait tendu M. de Contrecœur, d’une famille anoblie en Canada, et fut défait par un simple détachement aux ordres de MM. de Beaujeu et Dumas. Les restes des vaincus se retirèrent avec précipitation, communiquèrent leur désordre à un corps considérable, qui était resté en arrière, et ne s’arrêtèrent qu’au fort Comberland, à cent vingt milles du champ de bataille. Pour le général Braddock, il avait expié son erreur en cherchant la mort, qu’il trouva après avoir eu cinq chevaux tués sous lui. M. de Beaujeu qui s’était couvert de gloire dans cette journée, paya aussi de sa personne et fut blessé grièvement.