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Que fut pour nous la moins lamentable ?
Il fallait bien qu’elle échût à la table
De quelqu’un dans cette étrange affaire

Destinée éparse et morose.
Une flânerie, une querelle, et toujours ainsi :
Pourquoi nous avoir faits ceci ?
Nous aurions bien pu être autre chose.

(Sonatines d’automne. Perrin.)


LES MAINS LENTES SOUS LA LAMPE…


Les mains lentes sous la lampe
Jouant avec les reflets
Tressent d’invisibles guirlandes
De songeries et de regrets.

La dentelle des brodeuses
Enlace leurs âmes aussi.
Et dénoue une trame heureuse
En fleurettes de souci.

Vers une fenêtre endormie
Sous la lune du clair jardin
Voltigent les câlines mains
Sous la lampe épanouie.

Et leur fragile volonté
Croise d’un jeu soudain tragique
Le fil d’anciennes destinées
Sur leurs ongles ironiques.

(Sonatines d’automne. Perrin.)


UNE DOUCEUR…


Une douceur et puis une lenteur
Et puis un geste caressant qui desceod
Sur la moiteur
De mon front,
C’est votre main sur ma tristesse posée.