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le débutant

classe ouvrière à la Chambre, en s’opposant à l’octroi de privilèges à une compagnie concurrente d’un monopole dont tout le monde avait à souffrir. Dans cette division, plus avancée que celle de Saint-Jean-Baptiste, les Paladins de la Province de Québec essayèrent, à plusieurs reprises, de se faufiler pour combattre la candidature de Charbonneau, mais ils furent à chaque tentative hués et obligés de fuir devant la foule indignée et menaçante. Le candidat ouvrier, disaient les journaux, même Le Populiste, avait de grandes chances de succès. Ses amis prétendaient qu’il battrait son adversaire par une forte majorité.

L’honorable Vaillant, en rejetant le journal qu’il venait de parcourir, dit à Mirot :

— Si je suis défait, voilà l’homme qui appuiera devant la Chambre, les réformes que j’ai proposées. Ce sont les classes ouvrières qui nous sauveront en forçant le gouvernement à donner au peuple plus de liberté et plus d’instruction.

Durant la semaine précédant le scrutin, les candidats parcoururent les différentes paroisses du comté de Bellemarie, et Vaillant et ses amis remportèrent quelques succès. Une réaction s’était faite après l’assemblée de Saint-Innocent et les électeurs, un moment ébranlés dans leurs convictions, se ralliaient autour de la candidature de leur ancien député. Les derniers jours de la bataille furent consacrés à l’organisation. L’ancien ministre visita ses comités et fut accueilli partout avec enthousiasme. Cependant, certaines figures connues manquaient ici et là, gagnées par l’argent et le whisky que l’on distribuait généreusement dans les comités de l’adversaire.

La veille de l’ouverture des bureaux de votation, un numéro spécial du Dimanche parut à plusieurs milliers d’exemplaires, qui furent distribués dans le

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